Quel métal choisir pour sa bague de fiançailles ?
75% de mes clients qui veulent un métal blanc me demandent Que choisir entre le platine et l’or blanc ? Il est vrai que, quelle que soit la couleur qu’on souhaite, choisir le métal que l’on souhaite pour une bague est fondamental, et d’autant plus quand c’est une bague de fiançailles. Entre les différentes couleurs, les différents métaux, sans compter nombre d’informations qui peuvent surgir de partout, il peut être difficile de s’y retrouver. Je vous propose de déterminer le métal le plus adéquat sur la base de trois critères principaux :
La couleur
Le caractère précieux
La durabilité
La couleur
Le premier critère est la couleur : Jaune, rouge, rose ou blanc/gris. Ce critère doit être sélectionné je pense avant tout selon votre gout, et surtout, selon le gout de la personne qui va porter la bague (à priori toute sa vie !).
Ensuite, la mode va influer un peu sur le choix de la couleur. En ce moment, la mode est plutôt au blanc, et un peu au rose aussi. Mais sur ce point, je vous conseillerais de prendre la mode avec du recul, celle-ci changeant très vite ! Mieux vaut vous baser sur votre gout personnel si vous avez une hésitation. « La mode est une forme de laideur si intolérable qu’il faut en changer tous les six mois » disait Oscar Wilde.
Il faudra aussi prendre en compte l’assortiment de la couleur du métal avec la couleur de la ou des pierres. (Sauf si vous choisissez du diamant, dans ce cas, n’importe quelle couleur de métal convient.) Mais la encore, ce sera votre goût personnel qui sera le gouvernail.
Le caractère précieux
En second critère se retrouve le précieux du métal employé. Ici, deux facteurs jouent sur ce caractère du métal : sa nature et sa pureté.
Concernant la nature du métal, il s’agit simplement l’élément (sur la table de Mendeleiev) dont il est composé : l’or (Au), le platine (Pt) et l’argent (Ag) (ainsi que, beaucoup plus rarement, le palladium (Pd)). Ces trois métaux sont considérés comme métaux précieux notamment du fait de leurs propriétés physiques et chimiques qui les rendent extrêmement stables et donc très peu (voir quasiment pas pour le platine) altérables. Le précieux de chaque métal est du aussi à sa rareté et à sa demande sur les marchés, ce qui influe fortement sur son prix. Ainsi, en ce moment, l’or est nettement plus cher que le platine, et encore bien plus que l’argent. Mais il y a dix ans, le platine valait beaucoup plus que l’or (et que l’argent).
En bijouterie-joaillerie, les métaux précieux ne sont pas utilisés purs, mais sous forme d’alliages, c'est-à-dire mélangés à d’autres métaux, pour leur donner une meilleure solidité (ils sont très mous autrement). La quantité de métal précieux dans l’alliage va déterminer le titre de l’alliage, et donc son précieux. En France, les titres d’alliage autorisés sont déterminés par la loi, et sont différents selon les métaux.
Ces titres sont aujourd’hui exprimés en millièmes, mais ils étaient anciennement exprimés en carats (jusqu’à 1995). Les titres de l’or sont 916/000 (22 carats), 750/000 (18 carats), 585/000 (14 carats) et 375/000 (9 carats). Les titres du platine sont 950/000 (1er titre), 900/000 (2e titre) et 850/000 (3e titre). L’argent lui ne dispose que de deux titres légaux : 925/000 (1er titre) et 800/000 (2nd titre, quasiment plus utilisé de nos jours).
Plus le titre est élevé, plus la proportion de métal précieux est élevé, et donc plus l’alliage sera précieux. Par exemple, de l’or 750/000 contient 75% d’or, ce qui le rend plus précieux que de l’or 375/000, qui contient 37,5% d’or (soit moins de la moitié d’or).
La durabilité
En dernier critère se tient la durabilité du métal. Comme je vous l’indiquais plus haut, les bijoux sont fabriqués en métaux précieux d’une part pour leur esthétique, mais aussi pour leur grande durabilité. Ils sont notamment particulièrement résistants aux altérations chimiques, que ce soit l’oxydation ou les acides. Le platine en est un exemple flagrant, avec une stabilité et une inaltérabilité telle que ce métal fut choisi pour devenir le premier mètre-étalon en 1799.
Ce sera surtout le titre des alliages qui va influer sur la durabilité, même si ce titre découle de la nature du métal précieux utilisé. De manière générale, plus le titre sera élevé, plus l’inaltérabilité sera élevée.
Pour l’argent, celui-ci doit être allié au cuivre pour être suffisamment rigide, mais trop de cuivre va retirer de sa belle couleur blanche à l’argent. De plus, le cuivre va s’oxyder avec le temps, et cela s’accentue à mesure que la proportion de cuivre dans l’alliage augmente. Cependant, trop peu de cuivre rend l’alliage trop mou pour être porté en bijou. Le meilleur compromis est donc l’argent 925, même si celui-ci va tout de même avoir tendance à noircir avec le temps s’il n’est pas porté (on a tous retrouvé au fond d’un tiroir un bijou en argent complètement noirci).
Concernant le platine, son inaltérabilité exceptionnelle, ainsi que ses titres légaux aux proportions élevés en font un métal de choix pour un bijou amené à traverser le temps et les épreuves avec sa propriétaire. Bien entendu, le platine 950/000 (le plus souvent allié d’iridium) est le plus durable des trois titres existants.
L’or et ses titres plus nombreux (dont certains très bas), est un peu plus variable en termes de durabilité.
Quelle que soit sa couleur, le 375/000 est un titre qui comporte très peu d’or, et qui a donc une couleur beaucoup plus terne que les titres plus élevés. Il nécessite systématiquement un placage pour le rendre visuellement attrayant, placage qui partira avec le temps et les frottements, ce qui fera réapparaitre le métal terne dessous. De mon avis, c’est un titre à éviter quel que soit le bijou, et à bannir dans le cas d’une bague de fiançailles ! (Et sérieusement, c’est une horreur à travailler pour les artisans bijoutiers, ayez pitié de nous !) Son seul avantage est son coût réduit.
Le 585/000 (ou 14K) comporte 58,5% d’or, soit plus de la moitié du métal jaune, ce qui lui permet de bénéficier en grande partie des propriétés inaltérables du métal précieux. De plus, il ne nécessite pas de placage pour avoir un aspect suffisamment avenant. Cependant, pour l’or jaune, du fait de sa relativement faible proportion d’or, cela lui donne une couleur moins éclatante, plus pale que ses équivalents de plus haut titre. Pour l’or rouge en revanche, la plus grande proportion de cuivre permettra d’avoir une couleur bien rouge, plus proche de celle du cuivre. Enfin, pour l’or « blanc », il sera plus gris qu’un or « blanc » 750/000, et nécessitera un placage de rhodium pour avoir une couleur bien blanche (comme pour tous les autres ors « blancs »).
Le 750/000 (ou 18k), le titre le plus répandu et connu en France, est le titre qui présente le meilleur compromis entre durabilité, solidité et couleur. L’or jaune aura une belle couleur jaune assez proche de la couleur de l’or pur, un jaune très lumineux et solaire. L’or rouge aura une belle teinte cuivrée chaleureuse. En revanche, pour l’or blanc, ça devient un peu plus compliqué : il n’existe aucun or réellement blanc, dont la couleur s’approche de celle de l’argent. En réalité, ce que l’on trouve communément dans le commerce sous la dénomination d’or blanc, c’est de l’or gris, plaqué d’une fine couche (quelques microns) de rhodium, un métal particulièrement blanc. C’est pour cette raison que les bagues en or blanc « jaunissent » : la couche de rhodium s’use par frottements, faisant apparaitre l’alliage en dessous (souvent un peu jaunâtre parce que ce sont des bijoux moulés, je ferai plus tard un article sur la différence moulage/forgé). Si vous voulez absolument partir sur de l’or blanc (gris), il faut alors choisir de l’or gris palladié, c'est-à-dire contenant du palladium, qui permet d’éviter le coté jaunâtre.
Pour finir sur la question de la durabilité, se présente la question du placage. Dans les faits, il est techniquement possible de recouvrir (presque) n’importe quel métal par un autre métal. C’est ce que je vous expliquais plus haut concernant l’or blanc : de l’or couvert de rhodium. C’est aussi le cas du vermeil : de l’argent recouvert d’une couche d’or (d’un minimum de 15 microns).
Mais le placage n’est qu’un traitement de surface, et va donc disparaitre petit à petit avec le temps et les frottements. Autant pour un pendentif ou des boucles d’oreilles, cet inconvénient est très minime puisque les frottements sont très limités sur ces bijoux, autant pour une bague, et encore plus une bague de fiançailles qui sera amenée a être portée tous les jours, cet inconvénient est très majeur selon moi, tant d’un point de vue pratique (il va falloir aller faire refaire le placage régulièrement), que d’un point de vue symbolique (le temps qui use le vernis et fait apparaitre quelque chose de moins beau dessous).
Métal, pierres précieuses, forme de bague… Vous avez toutes les informations nécessaires pour votre bague de fiançailles. Pour toute question complémentaire et demande de réalisation sur mesure :